Le clivage est une réaction défensive immédiate de notre être profond face à une agression traumatique violente.
Lorsque nous subissons un traumatisme, nous essayons de minimiser la situation intolérable. Cependant, sous l’effet de cet événement traumatisant, le moi se divise en deux parties : une partie « rationnelle » qui ignore l’impact émotionnel de l’événement, et une partie « somatique » qui souffre sans comprendre pourquoi.
Le Dr Férenczy utilise le terme « fragmentation » pour décrire l’état du moi après un choc traumatique. Si le trauma touche l’esprit ou le corps sans préparation ni contre-investissement, il peut causer des dommages destructifs. La fragmentation implique que l’événement traumatisant a eu un impact comme un objet qui implose et se désintègre en plusieurs fragments.
La destruction psychique se manifeste par la fragmentation du moi-même, c’est-à-dire par l’abandon de son entité.
Le choc est si violent qu’il est directement oublié, provoquant ainsi un clivage dans la personnalité. Cela complique et rend souvent impossible la remémoration consciente de l’événement traumatisant. Cependant, cela n’empêche pas les affects associés à ce dernier de s’exprimer sous forme d’humeurs changeantes, de susceptibilités accrues ou d’explosions émotionnelles souvent accompagnées d’une dépression généralisée ou d’une joie compensatoire non motivée. Ces sentiments peuvent également se manifester par des sensations corporelles et divers troubles fonctionnels.
Férenczy affirme que ce clivage va dans le sens de l’autoprotection. En éliminant la conscience du moi, cela réduit la douleur causée par l’événement traumatisant et permet à la partie intacte du moi de récupérer plus rapidement.
Cependant, même si la personne survit au quotidien plus ou moins bien après cette expérience traumatisante, elle gardera des cicatrices psychiques en elle. Ces cicatrices mnésiques forment un nouveau tissu avec leurs propres caractéristiques.
Elles engendrent des réflexes conditionnés émis par le système nerveux qui servent à protéger leur hôte. Les thérapies comportementales visent à modifier ces réflexes conditionnés pour faciliter le quotidien des personnes affectées plutôt que chercher à guérir le moi divisé suite au traumatisme.
Ces différentes thérapies offrent aux personnes souffrantes les moyens d’utiliser leurs propres ressources internes pour retrouver un équilibre psychique. Elles aident les patients à créer de nouvelles connexions neuronales afin qu’ils puissent trouver eux-mêmes leur propre voie vers la guérison.
Quelle que soit sa souffrance, celle-ci doit être entendue et reconnue comme telle par toutes les parties impliquées.